Les cabinets d’expertise comptable l’ont bien compris : pour attirer les jeunes talents, il faut aller les chercher sur leur territoire et adopter leur code de communication. Pas question de se contenter de diffuser une banale offre d’emploi sur les plateformes généralistes, et d’attendre que ça morde. Les recruteurs multiplient la participation aux jobdatings organisés par les écoles et les institutions et viennent eux-mêmes à la rencontre des étudiants. Dans une ambiance conviviale, à mille lieux des entretiens de recrutement protocolaires, les candidats ont ainsi la possibilité de rencontrer en une heure plusieurs cabinets, pour mieux choisir celui dans lequel ils se sentiront le mieux. 

En ligne aussi, les cabinets veillent à soigner leur image de marque. Sur des plateformes de recrutement comme le fameux Welcome To the Jungle, ils mettent en avant leurs atouts, à grand renfort de photos, de vidéos ou de témoignages enthousiastes de jeunes collaborateurs.  Sur le site francilien BBigger, un paragraphe est dédié à la liste des avantages offerts aux salariés, du désormais classique télétravail, au plan d’intéressement, en passant par la mise à disposition d’une salle de sport.

Enfin, même si c’est un peu plus frileux que dans d’autres professions, les experts-comptables investissent petit à petit les réseaux sociaux, pour se faire connaître aussi bien des clients que des candidats. Sur Linkedin, Instagram, Youtube, et même pour certains sur TikTok, ils n’hésitent pas à montrer les coulisses de leur métier et à partager leurs conseils d’expert. Un bon moyen de cerner l’état d’esprit d’un cabinet avant de postuler.

Les recruteurs le savent, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Alors, pour mettre toutes les chances de leur côté et attirer de jeunes talents, les petits comme les grands cabinets n’hésitent pas à miser sur la convivialité et à montrer leur souci du bien-être des collaborateurs. Espace détente avec baby-foot et livraison de corbeilles de fruits, cours de sport sur la pause déjeuner, conférences inspirantes en afterwork… : les RH multiplient les petites attentions qui enjolivent le quotidien. Nombre de cabinets se targuent aussi d’organiser régulièrement soirées conviviales et événements de teambuilding, ou même un séminaire annuel au soleil pour récompenser les équipes des bons résultats.

Parfois convivialité peut même rimer même avec productivité : pour motiver leurs collaborateurs face aux tâches parfois plus ingrates du quotidien, certains confrères et consoeurs n’hésitent pas à organiser des défis business collectifs, en promettant prime collective ou moment de détente après avoir déposé tant de liasses fiscales, ou signé avec x nouveaux clients…
 

Mais bien sûr, on s’en doute, il ne suffit pas d’organiser une belle soirée en fin d’année et d’installer une salle de jeux pour attirer et surtout fidéliser les jeunes collaborateurs. La nouvelle génération, en quête de sens et soucieuse de son impact sur l’environnement, est avant tout très sensible aux valeurs de l’entreprise et à son éthique. C’est pourquoi beaucoup de cabinets font aujourd’hui le choix de la transparence, que ce soit sur les chiffres, les rémunérations, la stratégie, et organisent régulièrement des séminaires pour recueillir le ressenti des équipes, être à l’écoute des bonnes idées, encourager les initiatives personnelles. La hiérarchie pyramidale a tendance à s’effacer, au profit d’une relation de confiance, où chacun contribue au succès du groupe.

De plus en plus de jeunes cabinets ou de start-ups dans le secteur comptable vont même plus loin en fonctionnant comme des entreprises libérées : il n’y a plus de nombre officiel de jours de congés, chacun tient le compte de son temps de travail et travaille quand il veut, du moment qu’il remplit ses objectifs.

Que ce soit dans une petite ou dans une grande structure, les experts-comptables ont bien conscience que le secret pour se projeter à moyen ou long terme dans une entreprise est la possibilité d’évoluer et d’explorer de nouveaux territoires. Aussi sont-ils particulièrement attentifs à accompagner leurs jeunes recrues dans leur apprentissage, et à encourager l’autonomie et l’esprit entrepreneurial. 

C’est d’autant plus facile pour les cabinets qu’ils ont justement eux-mêmes besoin de se transformer, de se digitaliser, et de développer de nouvelles missions, pour compenser l’automatisation d’un certain nombre de tâches.  Les initiatives souvent spontanées des « digital natives » pour améliorer tel ou tel process sont donc très souvent les bienvenues, et il n’est pas rare de voir même une jeune recrue devenir le référent d’une solution digitale ou encore l’initiateur de la démarche RSE du cabinet.

De fait, soumise à une obligation légale et consciente de la nécessité d’évoluer, la profession comptable a une culture forte de la formation continue, et les collaborateurs sont invités régulièrement à développer de nouvelles compétences. 
Finalement, il n’est pas rare de rencontrer confrères et consoeurs qui témoignent avoir commencé dans la profession en tant que collaborateur comptable, avant de gravir les échelons jusqu’à devenir associé.  N’est-ce pas la meilleure perspective qu’un employeur puisse offrir à de jeunes recrues ?