Vos clients n’auront pas forcément envie de vous voir. Et pourtant…

« Aucun des artistes dont je m’occupe n’a envie d’aller en rendez-vous avec l’expert-comptable, déplore Louise, qui gère l’administratif d’artistes et de comédiens, et suit leur comptabilité. Ça a un côté « je descends dans la soute avec mes notes de frais » qui n’est pas sexy. » Même son de cloche chez Paul, producteur de documentaires : « ça ne m’intéresse tellement pas, je n’ai absolument pas envie de m’occuper de ça, je ne comprends rien aux bilans. » Ça sera donc à vous, futurs experts-comptables, d’instaurer dès le début une relation de confiance avec vos clients. Oui, vous devrez faire de la pédagogie, expliquer, traduire les chiffres en mots simples, leur donner du sens, pour aider vos clients à bâtir leur stratégie. Un rôle d’autant plus précieux que les chefs d’entreprise ont souvent le nez dans le guidon et ne prennent pas toujours le temps de s’arrêter pour réfléchir à long terme…  

Compétence et confiance : les deux piliers du métier

« J’ai besoin d’un expert-comptable, car il a des compétences que je n’ai pas. C’est un grand technicien », analyse Simon, un chef d’entreprise qui possède une marque de prêt-à porter, une foncière immobilière et plusieurs appartements Airbnb. Au total 14 sociétés et un seul expert-comptable. Paul, qui ne comprend rien à « ce langage poétique dont il n’a pas les clés » fait une totale confiance à son expert-comptable : « Il fait les comptes des films, et les comptes annuels. Je ne vérifie rien ». C’est satisfaisant, mais n’en profitez pas pour relâcher votre attention : la vigilance s’impose dans toutes les situations, même et y compris si votre client ne vérifie rien.

En cas de problème, le sauveur / la sauveuse, c’est vous !

« Si j’ai le moindre problème - et il y en a toujours ! -, j’ai l’assurance qu’il peut réagir au pied levé », se rassure Simon. Un contrôle fiscal, un problème de TVA… hop, un coup de fil à l’expert-comptable et on partage la difficulté. Autant vous prévenir : la réactivité est une qualité attendue dans la profession. En particulier dans les périodes de crise, comme celle que nous avons traversée pendant le Covid : « Dès le début du confinement, le collaborateur de mon expert-comptable m’a informé sur toutes les aides dont je pouvais bénéficier, jusqu’au prêt garanti par le gouvernement, se souvient Nil, un décorateur qui fait aussi de la rénovation. C’est précieux ! » Ce n’est pas pour rien que les experts-comptables sont souvent considérés comme les médecins des entreprises : ce sont les premiers qu’on appelle en cas de coups durs. Un rôle très valorisant, autant d’expert/consultant, que de conseiller et même de confident. Bien plus que des chiffres donc !