Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer la spécificité de votre cabinet ?

En fait, il ne s’agit pas d’un cabinet traditionnel, mais d’une coopérative d’expertise comptable, et plus exactement d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Concrètement, ça veut dire que nos salariés comme nos clients et partenaires contribuent à parts égales à la gouvernance, à la stratégie, aux décisions du cabinet : nous sommes tous engagés dans un projet commun, d’utilité sociale. Nous avons un fonctionnement horizontal (la hiérarchie la plus simple possible), transparent, collaboratif… Nous plaçons l’émancipation de chacun et l'intelligence collective au cœur de notre fonctionnement.

Nous accompagnons essentiellement des acteurs de l’ESS : associations, coopératives, fondations… mais aussi sociétés commerciales, à condition qu’elles répondent à trois principes : utilité sociale, gouvernance partagée et partage des richesses.

Et nous pouvons les accompagner sur toutes les missions classiques d’un cabinet : expertise comptable et fiscale, audit,  mais aussi sur le conseil qui représente 30% de notre activité : montages juridiques, stratégie et recherche de financement, immobilier, politique RH, transformation numérique …

Comment avez-vous eu cette idée ?

J’ai commencé ma carrière dans un cabinet d’expertise comptable traditionnel. J’accompagnais plutôt des acteurs du secteur non-marchand, mais malgré tout, je me sentais en décalage avec le fonctionnement et la raison d’être de la structure. J’avais vraiment envie d’avoir un impact social, de pouvoir mettre mes valeurs de solidarité et de partage au cœur de mon activité. Faute de trouver un cabinet qui me ressemble, j’ai décidé de le créer !

Comment cela a-t-il été perçu ?

Dans la profession comptable, ça n’a pas été simple au début. Nous étions le premier cabinet à demander le statut de SCIC, notre demande a d’abord été rejetée par l’Ordre. Mais finalement, nous avons réussi à nous faire une place, et depuis le début de l'aventure, d’autres experts-comptables viennent même nous voir pour qu’on les accompagne à créer des cabinets du même type, pour lesquels nous jouons le rôle d’incubateur.

Du côté des clients en revanche, nous avons tout de suite été très bien reçus, nous répondons à un vrai besoin d’acteurs de l’économie sociale et solidaire, qui ont envie d’être accompagnés par des experts qui parlent la même langue, ont les mêmes valeurs qu’eux. Nous sommes même obligés de refuser des clients, nous n’arrivons pas à traiter toutes les demandes.

Vous allez recruter de nouveaux talents alors ? 😉

Oui, on aimerait bien, d’autant que nous avons déjà 3 bureaux, à Paris, Bordeaux et Bayonne ! On recrute souvent des apprentis, qui font leurs armes avec nous et progressent avec nous. Mais on a aussi besoin d’experts-comptables stagiaires ou diplômés, qui pourraient nous permettre d’absorber plus de dossiers. En tout cas, nous sommes convaincus que notre modèle est plein d’avenir : il y a de plus en plus d’acteurs dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, et une vraie accélération dans le domaine ces dernières années. Il va falloir du monde pour les accompagner !