Témoignage

Une journée dans la vie de Zakaria Abarrah, expert-comptable

Durée 2 min

Loin du cliché de l’expert-comptable en costume-cravate alignant des dossiers, ils se présentent aujourd’hui comme les médecins généralistes des entreprises, auprès de leurs clients plutôt que derrière leur bureau. En témoigne Zakaria Abarrah, expert-comptable et commissaire aux comptes, que nous avons suivi à Metz, où il travaille.

Visuel présentant un homme en situation de réunion

9 h 30 : Zakaria Abarrah se rend chez l’un de ses clients, un chef d’entreprise qui souhaite régler une question liée à la transmission de son patrimoine. « Il vient de perdre son père, explique Zakaria. Ce genre de problématique peut avoir un effet sur l’activité de nos clients, c’est pourquoi il est essentiel de les rencontrer régulièrement, car il se passe toujours quelque chose dans la vie : création d’entreprise, levée de fonds, acquisition patrimoniale, mais aussi confidences sur des problématiques de divorce, de décès… Ne pas voir son client pendant trois mois est une grave erreur. »

Le rôle de Zakaria est de conseiller ses clients sur tous les sujets, professionnels et privés, ce qui exige un haut niveau de proximité. « Notre objectif premier est d’accompagner les chefs d’entreprise dans leur quotidien, précise-t-il. Cela requiert une attention toute particulière qui nécessite d’avoir noué des liens suffisamment forts avec ses clients. »

11 h : Comme chaque matin, Zakaria fait un point avec ses collaborateurs. « Nous étudions ensemble les questions de leurs clients. Je leur demande de ne pas laisser un client sans réponse plus de 48 h. Nos réunions quotidiennes sont des moments privilégiés d’échanges dans l’équipe. » Son cabinet compte six personnes : 2 collaborateurs comptables, 1 junior, 1 senior, 1 assistante, 2 apprentis et Zakaria comme expert-comptable, une taille humaine qui permet d’apporter une plus-value de conseil aux clients. « Avant de créer ma propre structure, je suis passé par de très grands cabinets, raconte Zakaria. Le service y est de très grande qualité, mais il manque la proximité : on ne peut pas avoir la même relation avec 100 clients comme avec 600. »

14 h : Zakaria a rendez-vous avec une cliente qui souhaite investir pour renouveler son outil de production. Elle veut savoir si elle peut bénéficier de subventions. « C’est typiquement la situation où il est plus facile d’être sur place pour étudier leurs besoins, car tous les éléments sont à disposition. »

Zakaria joue aussi un rôle dans la production de valeur ajoutée de ses clients : fusions-acquisitions, statut juridique des entreprises, ingénierie patrimoniale en lien avec des gestionnaires de patrimoine… « Parfois, nous sommes des obstétriciens car nous mettons au monde une entreprise et parfois, nous portons la blouse du médecin légiste lorsque notre client dépose le bilan », se définit en souriant Zakaria, avant de préciser : « Mais nous avons aussi besoin de conseils et travaillons beaucoup en interprofessionnalité, notamment lorsqu’il s’agit du patrimoine. »

16 h : À son bureau, Zakaria se plonge dans un dossier plus « social » : « Nous pouvons aussi nous occuper des fiches de paie et de la gestion du personnel… Nous intervenons à tous les niveaux. Notre rôle transversal nous oblige à être en veille permanente sur de nombreux sujets. Enfin, nous réalisons des audits sociaux pour vérifier que nos clients sont en conformité avec la législation. »

Zakaria n’hésite pas à sélectionner ses clients ou à mettre un terme à une relation commerciale avec des clients désagréables ou dans l’illégalité. « C’est une question d’éthique. Je pense aussi et surtout à mes collaborateurs qu’il est important de préserver. »

17 h : Zakaria doit justement valider le plan de formation de son équipe. « Je propose une formation sur l’ingénierie patrimoniale, car sur ce point, la législation change tous les ans : il est important d’être à jour. Le cabinet est abonné à de nombreuses revues pour rester informés. L’équipe participe également à des cafés fiscaux, des cafés patrimoniaux… pour garantir une information accessible et actualisée. »

18 h : Avant de partir, Zakaria s’assure auprès des collaborateurs toujours présents que la journée s’est bien passée. Il prend soin de son équipe, il sait que le secteur est en tension. « Cela a toujours été le cas, mais il y a une accélération ces dernières années : notre profession a des problèmes d’attractivité, affirme-t-il. Pourtant, il n’existe pas de chômage et pas d’automatisation possible : l’analyse pertinente de comptes est faite par des hommes. Le métier évolue, mais il ne disparaîtra pas : il sera plus qualitatif. »

Rémunérateur et passionnant, le métier d’expert-comptable est aussi un véritable ascenseur social. « Il faut savoir faire mentir les statistiques et ce métier sait le faire : avec un peu de travail, il est accessible. Soyez curieux, investis, avec un vrai relationnel client et un esprit d’entreprise. Mes collaborateurs disent “mon cabinet”. Quand on entend ça, c’est qu’on a réussi », conclut Zakaria.

Homme noir assis devant un ordinateur

Les compétences pour devenir commissaire aux comptes

Le commissaire aux comptes joue un rôle crucial dans le monde de l'entreprise, veillant à la fiabilité des informations financières. Bien plus qu'un simple expert en chiffres, ce professionnel doit faire preuve d'intégrité, de rigueur et posséder des compétences variées.